Aller au contenu

Sauvons les cygnes

Durant le premier confinement de 2020, PAZ veille sur un couple de cygnes du 19ème arrondissement, installé sur un radeau végétalisé au pont de Crimée. Appelés Odette et Siegfried par une habitante, le couple se relayait pour couver leurs oeufs durant le premier confinement.

Aux côtés des habitant-es du 19ème, PAZ a vu grandir les cygneaux. Cette famille de cygnes a mis du baume au coeur aux habitants du 19e, durant la période difficile du confinement. PAZ est intervenue à plusieurs reprises pour les protéger et défendre leurs intérêts.

PAZ s’est alarméE pour leur sécurité

Très accessible par le quai, un oeuf avait été volontairement cassé par malveillance. PAZ avait alors immédiatement réagi en demandant à l’Adjointe Pénélope Komitès une barrière de sécurité pour créer une distance avec les passant-es et leur fournir un peu de calme dans ce quartier très dense. Cette barrière a été installée au mois de juin.

Mercredi 14 octobre 2020 à 21H, la famille, composée de 2 parents et 3 enfants, a été vue pour la dernière fois.
Jeudi 15 octobre, seuls 4 cygnes étaient visibles.
Samedi 17 octobre, seuls 3 cygnes sont visibles et un corps sans vie d’un cygneau a été récupéré par la brigade fluviale.
Mercredi 14 octobre, le radeau végétalisé a été restauré à la demande de la Mairie (PAZ y était opposée). Nous avons constaté :
1) La barrière de sécurité a été enlevée. Située sur le quai, nous l’avions demandé à l’Adjointe P. Komitès pendant le confinement pour protéger la couvée d’Odette (en créant une distance avec les passants). Elle a donc été enlevée le 14/10/2020.
2) Des grillages ont été mis en place sur le radeau afin d’empêcher les cygnes d’y accéder pour que les plantes poussent… L’espace dédié aux cygnes est particulièrement petit (réduction des 3/4). Selon des habitants, la famille entière ne pouvait pas s’y installer.
Plus d’un après (20/01/2022), les grillages ne sont toujours retirés.

Alors que le premier corps est jeté à la poubelle par la brigade fluviale, PAZ organise la réalisation d’une autopsie pour le second corps.

Les résultats d’autopsie concluent qu’un choc violent a provoqué une hémorragie interne. Au vu du contexte, nous privilégions l’hypothèse d’un acte malveillant volontaire avec un objet contondant.

UNE PROPOSITION CONCRÈTE : sanctuariser la darse du rouvray

Nous avons fait la proposition à la Mairie de Paris de sanctuariser la darse du Rouvray dans l’intérêt des cygnes et des autres animaux :

– l’interdiction de l’accès au grand public et de toute pratique de la pêche de loisir sur toute la longueur du canal (partie Mairie de Paris et Ministère de l’Économie), avec l’installation de panneaux signalétiques et de clôtures adéquates non franchissables ;
 
– un soutien aux habitats des animaux :
pose d’un ou de plusieurs radeaux végétalisés sur ce canal (et non au pont de Crimée, très passant) profitant aux poissons et aux cygnes,
sous la forme d’une végétation terrestre adaptée (arbres, buissons et herbes hautes – friche) sur la rive délimitant les bâtiments administratifs et sur la rive côté rue (décaler la clôture pour qu’une partie du trottoir quai de Metz soit incluse dans le sanctuaire),
pose d’aérateur ou oxygénateur selon les périodes pour veiller à une excellente oxygénation de l’eau,
contrôle de l’absence de poisons ou de pièges,
création d’un “refuge LPO” (nichoirs, etc.)… ;
 
– la limitation au maximum de la pollution : nettoyage régulier du canal avec des partenariats associatifs (sans recours à des engins électriques) et contrôle de la qualité de l’eau ;
 
– la prise en considération de la condition animale comme critère fondamental dans les prises de décision concernant ce lieu (en sollicitant des spécialistes en amont). Par exemple, le barrage flottant à déchets, installé à l’entrée de la darse du Rouvray, pénalise certains animaux, notamment les cygnes*, qui ont des difficultés pour le franchir. Les animaux doivent pouvoir aller et venir librement et sans difficulté.

 

PAZ DÉPOSE PLAINTE CONTRE X ET CONTRE LA MAIRIE DE PARIS

Fin novembre 2020, nous avons déposé 2 plaintes auprès du parquet de Paris :
– contre X pour actes de cruauté et sévices graves, pour la mort de 2 cygneaux
– contre la Mairie de Paris pour perturbation intentionnelle de l’aire de repos des cygnes
 
Malgré nos demandes réitérées, la Mairie de Paris en supprimant les barrières de protection et en posant des grillages sur le radeau afin d’empêcher les cygnes de s’y installer, a perturbé intentionnellement l’habitat des cygnes et altéré leur aire de repos (contraire à l’article L 411-1 du code de l’environnement).
A aucun moment, nous affirmons qu’il y a un lien direct et avéré entre la perturbation intentionnelle de l’habitat des cygnes et la mort des cygneaux. Nous disons que la coïncidence est troublante. Une enquête doit être diligentée.
 
 

DÉFENDONS LES ANIMAUX LIMINAIRES

PAZ se bat pour que la notion d’ animaux liminaires entre dans notre culture.
Nous souhaitons que les institutions mettent en place des mesures *spécifiques* pour ces animaux omniprésents dans l’espace urbain, tout en étant invisibles. La question des habitats quasi inexistants à Paris des animaux liminaires est fondamentale. Il faut les développer et arrêter de rejeter les animaux des villes.

Photo : Leonel Di Parigi, Odette et ses petits, Paris 19e (juillet 2020)