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L’empoissonnement dans le but de pêcher est une pratique courante et massive. Pour répondre aux attentes des pêcheurs de loisir, les associations de pêche déversent chaque année des millions de poissons d’élevage dans les cours d’eau. PAZ demande l’interdiction de cette pratique en France. 

À l’attention des candidat-es à l’élection présidentielle et des Ministres de l’Écologie et de l’Agriculture,

Chaque année, en France, des millions de poissons sont élevés dans le seul but de les déverser dans les rivières, étangs et lacs, juste pour faire plaisir à des pêcheurs. De l’élevage à la partie de pêche en passant par le transport et le déversement, les poissons sont considérés comme des jouets. Leurs intérêts fondamentaux sont niés et ce, juste pour un loisir.

À chaque étape, des poissons souffrent et meurent :

1. L’élevage : densités élevées, qualité de l’eau, environnement pauvre, manipulations, infections fongiques…

2. L’empoissonnement : les poissons sont entassés et transportés dans des camions, ils sont ensuite brutalement balancés à l’eau.

3. La partie de pêche : les poissons sont piégés, extraits brutalement de leur milieu, manipulés. Bien souvent, on les laisse mourir d’asphyxie, ce qui représente une agonie de plusieurs longues minutes.

Je signe la pétition pour les poissons

3819 signatures

Les truites d’élevage ne sont pas “conçues” pour survivre. Comme elles sont issues d’élevage, elles n’ont pas acquis les comportements de survie. Elles sont là juste pour amuser les pêcheurs. Les empoissonnements se font d’ailleurs souvent peu de temps avant l’ouverture de la pêche à la truite pour s’assurer que les pêcheurs aient facilement leur compte de truites. Il arrive régulièrement que l’hameçon soit enfoncé profondément dans la gorge. Les truites sont alors pleinement conscientes. Les pêcheurs tentent alors de retirer l’hameçon avec difficulté alors les poissons souffrent. Il n’est pas exceptionnel que les pêcheurs les laissent mourir d’asphyxie, sans procéder à leur mise à mort rapide.

L’empoissonnement dans le but de pêcher est cruel pour des millions de poissons. Les risques écologiques ne sont pas négligeables.

Les poissons sont des individus doués de sensibilité. Ils ressentent la douleur, le stress, l’anxiété et la peur. Il est temps de cesser de considérer les poissons comme un stock à gérer en fonction des envies des pêcheurs.

Aux côtés de Matthieu Ricard, je demande l’interdiction de l’empoissonnement dans le but de pêcher.

PAZ a documenté les principales étapes de l’empoissonnement dans le but de pêcher : l’élevage, l’empoissonnement et la partie de pêche. C’est la première fois qu’une telle enquête est publiée.

Avec Matthieu Ricard, nous avons révélé des images tournées en France, juste avant et lors de l’ouverture de la pêche à la truite du 12 mars 2022. On y voit des animaux en grande détresse. 

En France, plus de 5 millions de truites d’élevage sont balancées dans des plans d’eau juste pour être pêchées.

Les empoisonnements sont massifs juste avant l’ouverture de la pêche à la truite. L’ouverture de la pêche à la truite, c’est comme l’ouverture d’un parc d’attraction pour les pêcheurs, ils viennent en nombre parce qu’ils savent qu’ils pourront pêcher facilement des truites d’élevage. Les truites d’élevage sont massivement piégées.

Il est temps de cesser de considérer les poissons comme un stock à gérer en fonction des envies des pêcheurs !

PLF 2025 : PAZ initie des amendements pour augmenter le taux de TVA

Au nom de la condition animale et de l’écologie, les députées Léa Balage El Mariky, Danielle Simonnet et leur groupe écologiste ont porté une hausse du taux de TVA pour la vente de poissons d’élevage destinés à la pêche de loisir, aujourd’hui taxée à 5,5 %. Lire notre article détaillé.

PAZ enquête sur les subventions versées par les Départements à la pêche de loisir (octobre 2024)

PAZ publie aujourd’hui un état des lieux des aides financières – ou en nature – octroyées par les Départements à la pêche de loisir alors même que cette activité ne relève pas d’une compétence départementale (autrement dit les Départements n’ont aucune obligation d’octroyer des financements à la pêche de loisir) ! 

Un travail titanesque puisque la France compte 101 départements. Nous avons pu en passer 58 au crible. Cet article en fait l’analyse.

Mobilisations contre l’empoissonnement dans le but de pêcher

PAZ a réagi contre plusieurs actions d’empoissonnement notamment à Hérisson dans l’Allier (France Bleu, France Bleu, France 3).

Subvention massive de la Région Bourgogne-Franche-Comté (novembre 2023)

La Région Bourgogne-France-Comté subventionne à plus d’1.000.000 d’€ la pêche de loisir ! Le tout sans la moindre clause sur la condition animale.

PAZ rappelle que les poissons sont des animaux doués de sensibilité !

Mobilisation en Dordogne (novembre 2023)

Des milliers de poissons d’élevage déversés dans les plans d’eau de Dordogne pour faire plaisir aux pêcheurs de loisir (empoissonnement dans le but de pêcher) avec le soutien financier du Département de Dordogne : en 2022, plus de 83.000 euros HT ont été alloués à cette pratique. Soulignons que les poissons black-bass ne sont pas originaires de France. Le fait que le Département accepte d’empoissonner cette espèce montre qu’il est prêt à tout pour répondre aux caprices des pêcheurs.

PAZ a dénoncé ce soutien public à cette cruauté animale.

 

Amendement dans le cadre du PLF (octobre 2023)

Dans le cadre du Projet de Loi Finances 2024, la députée Sandrine Rousseau et son groupe Écologiste ont déposé un amendement relatif à la pêche de loisir (I-CF2255). Lorsque les associations de pêche de loisir achètent des poissons d’élevage pour les déverser dans les plans d’eau dans le but de pouvoir les pêcher, le taux de TVA appliqué est de 5,5% (comme pour les produits de première nécessité) ! Cet amendement vise à appliquer à l’empoissonnement dans le but de pêcher un taux de TVA normal (20%).  

Tribune Le Monde : « Pêche de loisir : « Une réglementation permettant de réduire la souffrance des poissons est indispensable » » (juillet 2022)

Aux côtés de Matthieu Ricard et de six autres associations de protection animale, PAZ publie une tribune dans Le Monde sur l’empoissonnement dans le but de pêcher et la nécessité de réglementer la pêche de loisir pour limiter la souffrance des poissons. 

Défendre l’interdiction l’empoissonnement aux élections

Aux élections présidentielles et aux élections législatives de 2022, PAZ demandait aux candidat-es de s’engager à interdire l’empoissonnement dans le but de pêcher.

 

Des experts commentent notre enquête – Dinesh Wadiwel (mars 2022)

DINESH WADIWEL est un théoricien social et politique australien qui est professeur en droits humains et en études socio-juridiques à l’Université de Sydney (Australie). Ses travaux portent sur les études critiques sur les animaux (critical animal studies), les droits des personnes handicapées et les perspectives théoriques sur la violence. Il est l’auteur de l’article « Do fish resist ? ».

Des experts commentent notre enquête – Culum Brown (mars 2022)

CULUM BROWN est professeur de biologie et cognition des poissons à l’Université de Macquarie (Australie) et responsable du Laboratoire “Behaviour, Ecology and Evolution of Fishes”. Il est rédacteur de la revue Journal of Fish Biology.

Des experts commentent notre enquête – Laurent Bègue-Shankland (mars 2022)

LAURENT BÈGUE-SHANKLAND est professeur de psychologie sociale à l’Université Grenoble Alpes et membre de l’Institut Universitaire de France où il travaille notamment sur l’empathie que nous avons pour les poissons. Il est l’auteur de Face aux animaux, Éd. Odile Jacob (2022).

Bordeaux interdit l’empoissonnement sur son lac municipal (2021)

Suite à la mobilisation de PAZ, la ville de Bordeaux inclut l’interdiction de « pratiquer l’alevinage et l’empoissonnement » dans la convention autorisant la pêche de loisir sur le lac municipal.

Le groupe LFI dépose un amendement visant à interdire l’empoissonnement dans le but de pêcher (mars 2021)

En mai 2021, suite à nos sollicitations, Éric Coquerel (LFI) et  le groupe LFI, déposent un amendement visant à interdire l’empoissonnement pour la pêche de loisir.


PAZ estime que plus de 5 millions de truites sont élevées en France chaque année pour la pratique de l’empoissonnement dans le but de pêcher.

Dans son enquête Aquaculture 2020, le Ministère de l’Agriculture fournit des chiffres et des données sur les poissons élevés pour l’empoissonnement.

1. PAZ déplore que les institutions quantifient les poissons en poids (l’unité de mesure est la tonne) au lieu de les compter en nombre d’individus (contrairement aux statistiques pour les animaux terrestres d’élevage).

2. Ces données ne font pas la distinction entre l’empoissonnement dans le but de pêcher et le repeuplement. Ces deux pratiques sont similaires mais elles se distinguent par la finalité.

PAZ a donc fait un calcul pour dénombrer en individus les truites élevées en France en 2020. Le Ministère de l’Agriculture fournit un découpage par tranches de poids (calibre). Nous avons pris le poids le plus élevé (par exemple, 500g pour la tranche “moins de 500g”), ce qui signifie que notre chiffre est largement sous-estimé. Cliquez ici pour voir la méthode de calcul.

Empoissonnement, rempoissonnement, déversement, lâcher : la pratique qui consiste à élever des poissons pour les balancer dans les lacs, étangs et rivières est nommée de différentes façons par les pêcheurs et les observateurs.

PAZ choisit d’utiliser le terme “empoissonnement” qui nous apparaît être le plus neutre. 

PAZ refuse d’utiliser la notion de ‘lâcher” souvent appliquée aux truites (“les lâchers de truites”) qui ne décrit pas factuellement la pratique et qui tend à minimiser le vécu des poissons. 

PAZ choisit l’expression familière “balancer à l’eau” pour expliquer l’empoissonnement, parce qu’elle décrit explicitement la brutalité de l’acte et met en relief le fait qu’aucune précaution ne soit prise lorsque les poissons sont mis à l’eau. Cela reflète l’absence totale de considération pour les poissons.   

Ici, il n’est pas question de la pratique de “repeuplement” qui a le même fonctionnement, mais dont le but est écologique : il s’agit de pallier la disparition d’espèces de poissons endémiques menacées. Notons que l’efficacité du repeuplement est sujette à débat (la survie des poissons d’élevage est difficile ; la pollution et la destruction des habitats naturels sont impactants sur l’efficacité) et que cette méthode devrait être assortie d’une interdiction de pêche, sinon elle est absurde.

Dans l’élevage que nous documentons, les conditions de vie des truites sont difficiles. Nous pouvons observer des densités élevées, des blessures aux nageoires, des malformations, certaines en grande détresse, une eau trouble avec des particules en suspension et un environnement pauvre. Nous rappelons le comportement des truites en liberté : un comportement territorial (donc densité très faible), elles se cachent entre les rochers et vivent sous l’ombrage de la végétation, leur environnement est complexe (galets, rochers, graviers, végétation…), elles nagent dans différents types de courants (les rapides)…

Pourtant cet élevage est loin du pire de ce qui se pratique en pisciculture. Par exemple, en 2018, L214 avait dévoilé des images d’un élevage de truites où les densités étaient encore plus élevées et avec des animaux qui allaient à la surface de l’eau pour tenter de respirer.