Voeu en faveur d’une expérimentation d’un nourrissage encadré des pigeons
Le groupe Les Écologistes a porté un vœu visant l’expérimentation d’un “nourrissage contraceptif encadré des pigeons sur le modèle d’Ixelles, incluant la distribution de graines contraceptives et le nourrissage encadré et adapté des pigeons” (vœu initié suite aux échanges avec le Collectif “Respectons les Pigeons de Paris”).
Dans sa réponse, l’Adjoint délégué à la condition animale de Paris s’est entrepris à une réflexion étonnante, s’inquiétant que ce maïs contraceptif puisse entraîner une chute drastique des populations de pigeons. C’est la première fois que nous entendons un élu s’inquiéter que les pigeons ne soient plus assez nombreux ! Nous rappelons que l’effet contraceptif du maïs est réversible en quelques jours : si l’on en vient à se dire que les pigeons ne sont plus assez nombreux, il suffit d’en arrêter la distribution ou de réduire les quantités distribuées. Christophe Najdovski a également exprimé une inquiétude revenant régulièrement : les autres espèces seront-elles impactées ? Encore une fois, PAZ rappelle que plusieurs facteurs permettent de limiter l’effet de ce maïs aux pigeons bisets :
du fait de la taille des grains de maïs, les petits oiseaux comme les moineaux ou les pinsons ne peuvent les ingérer ;
la quantité distribuée est adaptée au nombre de pigeons afin qu’il la consomme en quelques dizaine de secondes, ne laissant pas l’opportunité à d’autres oiseaux d’en manger ;
même si un oiseau d’une espèce non ciblée venait à manger ponctuellement quelques grains, cela n’aurait pas d’effet – et encore moins un effet durable – sur sa fertilité. En effet, l’élimination de la nicarbazine par l’organisme est très rapide, si bien que quatre à six jours après la dernière ingestion, la fonction reproductrice est entièrement rétablie, il faut donc qu’un oiseau consomme quotidiennement une quantité suffisante de maïs pour qu’il y ait un effet contraceptif durable.
Ces raisons expliquent que les scientifiques ayant étudié l’usage du maïs contraceptif à Barcelone n’ont constaté aucun impact sur les autres espèces.
Pour en savoir plus sur le maïs contraceptif et l’étude scientifique de Barcelone, découvrez notre article dédié.
Christophe Najdovski a émis un avis favorable à ce vœu à la condition que cette proposition soit étudiée lors des travaux de la révision du Plan Biodiversité – condition acceptée par le groupe Les Écologistes. Le vœu a donc été adopté, mais la véritable discussion de la mise en place d’un nourrissage encadré ne devrait avoir lieu que dans plusieurs mois.
Application de la charte “bien-être animal” dans les productions culturelles à Paris
Alors que le Conseil de Paris votait l’attribution de subventions au secteur culturel, la Conseillère Douchka Markovic (Groupe Les Écologistes – Parti Animaliste), a demandé à ce que les service de la Ville soient sensibilisés à l’existence la charte “bien-être animal” qui doit être appliquée dans tous les lieux appartenant à la Ville de Paris. Cette charte prévoit notamment l’interdiction d’exhiber des animaux sauvages, par exemple lors de spectacles.
En réponse, l’Adjointe déléguée à la culture, Carine Rolland, a considéré que l’intervention de Douchka Markovic était “un hommage à l’action de la Ville de Paris” avec notamment l’adoption de la charte “bien-être animal” (en juillet 2021 et non en 2019 comme l’explique Madame Rolland), et a expliqué les établissements culturels liés à la Ville seraient “extrêmement sensibilisés à ce sujet”. Or plusieurs productions culturelles avec des animaux sauvages ont été autorisées par la Mairie de Paris en désaccord avec la charte “bien-être animal” :
en novembre 2021, un tournage d’un film a été autorisé sur le domaine public alors que la scène consistait à utiliser un renard ;
en mai 2022, le Monfort Théâtre – appartenant à la Ville de Paris – proposait un spectacle avec un marabout.
PAZ soutient donc la demande de Douchka Markovic : les services de la Ville de Paris doivent être sensibilisés afin que de tels cas ne se reproduisent plus.