QU’EST CE QUE LA PÊCHE AU VIF ?
Ce type de pêche consiste à planter un hameçon dans le dos ou la bouche d’un vertébré (notamment des poissons) afin d’attirer son prédateur qui mordra à l’hameçon. Le poisson transpercé vivant peut souffrir pendant des heures et à l’approche du prédateur, paniquera sans issue possible.
À cela s’ajoute l’extraction brutale de l’eau, à la fois du « vif » et du prédateur, inhérente à toute forme de pêche. Cet arrachement à leur milieu provoque la suffocation des poissons, ce qui les terrorise. La pêche au vif permet notamment de pêcher des brochets, black bass, silures, sandres, perches… Les poissons vifs sont notamment les très jeunes poissons : goujons, ablettes, chevesnes, tanches… Des gros vifs sont également utilisés pour la pêche du silure.
BRISONS LES CLICHÉS AUTOUR DE CETTE PRATIQUE
Notre association a commandé une étude IFOP sur la pêche au vif qui a permis de casser les idées reçues autour de cette pratique. La pêche au vif n’est ni vieillissante, ni rurale, et encore moins marginale. Près d’un pêcheur sur deux la pratique (toutes fréquences confondues). Ces pêcheurs sont de toutes les générations et partout en France. Elle est même très légèrement plus pratiquée en agglomération parisienne.
Ces chiffres contredisent le discours habituel des fédérations de pêche qui minimisent cette pratique, en laissant supposer qu’elle est en train de s’éteindre naturellement.
Nous pouvons ainsi affirmer que la pêche au vif n’est pas une pratique éculée, en passe de disparaître. Si nous voulons réellement prendre en considération les intérêts des poissons en leur évitant les pires souffrances, nous nous devons l’interdire.Pour découvrir l’étude réalisée par l’IFOP, cliquez ici.
LA SOUFFRANCE DES POISSONS UTILISÉS COMME VIFS
Les poissons utilisés comme vifs peuvent être issus d’élevage ou être pêchés en amont par les pêcheurs. Dans tous les cas, le calvaire de ces animaux commence bien avant la partie de pêche. Nous avons révélé des images choquantes de certains magasins Decathlon : les aquariums sont sales, les poissons en surpopulation et des morts côtoient les vivants. Certains poissons sont même maintenus dans des sacs plastiques avant d’être vendus. Quand ils sont pêchés, ou après l’achat en magasin, ils sont maintenus vivants dans de petits volumes d’eau (« seaux à vifs ») pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours. Ces conditions sont douloureuses et stressantes pour les poissons (voir nos images).
Les poissons sont des individus sensibles. L’état des connaissances scientifiques démontre la capacité des poissons à ressentir la souffrance, leur richesse émotionnelle et la complexité de leur vie sociale. Pourtant, en France, il n’existe aucune réglementation visant à limiter la souffrance des poissons (qu’il s’agisse de pêche de loisir ou de la pêche professionnelle).
DES ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX
Lors de la partie de pêche, les poissons vifs utilisés peuvent ne pas être issus du même plan d’eau (s’ils sont issus d’élevage ou pêchés ailleurs). Cela peut engendrer des problèmes sanitaires (propagations de virus, de parasites, de bactéries…). Les mauvaises conditions de détention en amont augmentent ce risque : en effet, il est connu que le stress affecte le système immunitaire des poissons et que la surpopulation facilite la transmission des maladies. La pêche au vif peut également être impliquée dans la propagation d’espèces dites envahissantes.