À l’attention de la Maire de Paris, des Maires d’arrondissement et du Conseil de Paris :
Ces dernières années, le Conseil de Paris a adopté des mesures historiques en faveur des intérêts des animaux exploités pour notre loisir : interdiction des animaux sauvages dans les cirques, fermeture du marché aux oiseaux, interdiction de la pêche au vif, fin de la vente des animaux de compagnie dans les sites de la Ville de Paris…
Nous vous demandons, aujourd’hui, de montrer la même bienveillance à l’égard des poneys utilisés dans les balades à poney dans certains parcs parisiens.
Ces balades constituent des attractions et transforment les poneys en biens de consommation. Cela apprend aux enfants qu’on peut acheter une balade à poney comme on achète un tour de manège.
Nous pensons qu’il faut au contraire expliquer aux enfants que les animaux sont des êtres sensibles et qu’il faut être bienveillant avec eux.
Les poneys ont besoin d’un environnement calme et stable. Ils doivent avoir accès à de l’herbe ou à du foin très régulièrement, selon le rythme d’un herbivore. Les balades impliquent de les transporter et de les exploiter dans un environnement urbain bruyant et stressant, ce qui va totalement à l’encontre de leurs besoins. De plus, pour qu’ils acceptent de supporter d’être montés à tout moment et par n’importe qui, les poneys subissent un débourrage (dressage des équidés) dès leur jeune âge. Leur docilité ne doit pas faire oublier la contrainte quotidienne qu’ils subissent.
En 2021, sous l’impulsion de PAZ, la Ville de Paris a établi une charte “bien-être animal” pour ces balades. Après vérification, nous avons constaté que plusieurs points ne sont pas du tout respectés : aucun accès à l’eau et au foin, des pauses qui dépendent de l’absence de client-es, journées à rallonge (jusqu’à 13h d’exploitation par jour), le mors n’est pas retiré de la journée…
Pour PAZ, le non-respect des mesures de “bien-être animal” les plus élémentaires (comme l’accès à l’eau et au foin) démontre, une nouvelle fois, l’absence de considération des exploitants à l’égard des animaux.
En signant cette pétition, je vous demande de mettre un terme aux balades à poney à Paris et de faire avancer la condition animale à Paris.
Ayant de sérieux doutes sur l’application de l’article relatif au “bien-être animal” (BEA) et sur les possibilités pour la Mairie de Paris de contrôler tous les points et tous les parcs, PAZ a vérifié le respect des conventions. Nous avons donc observé les poneys dans différents parcs parisiens.
Preuves à l’appui, PAZ révèle des infractions majeures et répétées sur de nombreux points des conventions par les 3 sociétés conventionnées par la Ville de Paris :
- certaines sont structurelles et ne pourront pas être améliorées ;
- la majorité des infractions démontrent l’absence totale de considération pour les poneys, ils sont clairement exploités comme des objets ;
- d’autres mettent en danger les enfants.
La Mairie de Paris a passé plusieurs mois à élaborer une charte relative au BEA en collaboration avec les exploitants, la Fédération Française d’Équitation et France Energie Animale. Neuf mois après cette concertation et deux mois après la signature des conventions, la majorité des mesures de la charte BEA n’est pas respectée même les plus simples et les plus visibles (mettre de l’eau à disposition des poneys, par exemple).
Il est important de noter que PAZ n’a pas vérifié l’ensemble des mesures figurant dans la charte (ni dans tous les parcs) ; les infractions relevées portent donc sur les constats les plus évidents. Au vu de la non-application des mesures les plus élémentaires, nous ne pouvons que nous interroger sur la réelle volonté des sociétés d’appliquer les conventions signées et l’applicabilité des mesures les plus difficiles à vérifier (ne pas exploiter un poney plus de 3 jours d’affilés, par exemple).
⇒ Pour toutes ces raisons, PAZ demande la résiliation de toutes les conventions parisiennes balades à poney, pour faute grave de l’exploitant prévue à l’Article 17.
Exemples d’infractions à la convention :
- Dans tous les parcs où PAZ a effectué des vérifications, les poneys n’ont pas tous accès à de l’eau ni à du foin lors des temps de pause.
- Un seul camion transporte les poneys des parcs de l’est parisien. Il s’agit d’une tournée : le temps de trajet est alors de 6h par jour (au lieu de 2h maximum dans la convention) ! Les poneys font donc des journées de 11h voire 13h !
- À Montsouris*, ANIMAPONEY a occupé un emplacement sans autorisation pendant plusieurs mois. Depuis le 11/05/2022, suite à notre rapport et à l’intervention de la Mairie, il a annoncé ne plus y venir.
- ATTRACTIONS ENFANTINES DES JARDINS PARISIENS ne propose pas de casque aux enfants. Aucun enfant n’en porte.
- Au Lac de Saint-Mandé, des filets ne sont pas à la bonne taille et donc le frontal se retrouve dans l’œil des poneys, ce qui est blessant.
- Des infractions à la réglementation du transport de chevaux ont été constatées.
ZOOM SUR L’ENRÊNEMENT DE TYPE LONGE EN COLBERT
ANIMAPONEY utilise une longe en Colbert pour tous les poneys, ce qui est particulièrement violent et permet de les soumettre totalement.
Le mousqueton de longe est attaché à l’un des anneaux du mors, ensuite il passe derrière les oreilles du poney, puis la longe passe dans l’autre anneau du mors.
La fixation de la longe au mors provoque, du fait de son seul poids, une tension (compression) à laquelle le poney est sensible.
Quand un parent tire sur la longe, le mécanisme consiste à compresser la tête au niveau des oreilles, outre le fait que l’action sur le mors est constante tout au long de la promenade. Cela est particulièrement inconfortable pour le poney.
Cet enrênement en Colbert est totalement inapproprié car il provoque une action constante sur le mors. Il n’est pas du tout conçu pour des balades en main à poney. Cet enrênement Colbert est en total décalage avec la docilité des poneys. Il est normalement pratiqué exclusivement en dressage à pied en longe d’un cheval non monté.
De plus, le type de longe utilisé (épaisse et en tresse ou chaînes) est inapproprié pour un enrênement en Colbert car elle peut difficilement coulisser.
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En février et mars 2022, la Mairie de Paris a signé des conventions avec 3 sociétés : ANIMAPONEY, ANIM PONEY STAR et ATTRACTIONS ENFANTINES DES JARDINS PARISIENS. L’objet des conventions est la mise à disposition de concessions dans des parcs parisiens afin de proposer des prestations de balades à poney.
En 2022, une charte BEA généraliste et une autre spécifique aux équidés ont été mises en place. La charte spécifique aux équidés est inscrite à l’Article 5 « Conditions d’occupation – Engagements de l’exploitant(e)” des conventions et la charte générale est placée en Annexe.
En signant les conventions, ANIMAPONEY, ANIM PONEY STAR et ATTRACTIONS ENFANTINES DES JARDINS PARISIENS se sont donc engagées auprès de la Mairie de Paris à respecter l’article BEA.
Le Conseil de Paris du 9 juillet 2021 (“DEVE 45 – charte « bien-être animal””) a adopté une charte BEA généraliste destinée à toutes les activités exploitant des animaux et conventionnées avec la Mairie de Paris. PAZ avait activement contribué à améliorer la charte en faisant des propositions directement au cabinet de l’Adjoint Christophe Najdovski ainsi qu’à travers des amendements portés par la Conseillère de Paris Danielle Simonnet. En 2021, PAZ a proposé à la Mairie de Paris :
1- de ne pas renouveler l’ensemble des conventions balades à poneys. => Refusé.
2- de réduire leur nombre (donc le nombre de poneys exploités). => Refusé.
3- Concernant la charte BEA, nous avons demandé l’ajout des clauses suivantes :
a- Ne pas utiliser de mors. => Refusé.
b- Ne pas envoyer les poneys à l’abattoir quand ils ne sont plus utiles (boiteux, vieillissants, fatigués…) => Adopté.
c- Les centres équestres sont encadrés par des professionnels formés, tandis que, lors des balades à poney à Paris, ce sont les parents qui tiennent les animaux pendant la balade. L’accompagnement par des professionnels doit être obligatoire. => Refusé.
Le Conseil de Paris du 16 décembre 2021 a adopté le renouvellement des conventions “balades à poney” (“2021 DAE 54 – Activités commerciales sur des emplacements durables du domaine public – conventions”) à la suite d’un débat marqué par des oppositions y compris au sein de la majorité. Par exemple, le groupe GEP avec Douchka Markovic avait défendu de réduire la durée des conventions de 3 ans à 1 an. Danielle Simonnet, quant à elle, avait défendu l’interdiction des balades à poneys, considérant que celles-ci ne correspondaient pas à une activité d’équitation, et qu’il fallait instaurer un autre rapport aux animaux en ne les considérant pas comme de simples objets de loisir.
En 2022
En 2021
Le Parisien, 25/07/2021.