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La condition animale au Conseil de Paris – mai 2024

Ce Conseil de Paris a été assez pauvre en actualité concernant la condition animale. Le seul point en lien avec les animaux était les discussions sur le rapport de la mission d’information et d’évaluation (MIE) sur le rôle et la gestion des bois de Vincennes et de Boulogne. Dans ces bois vivent des animaux liminaires et des pratiques faisant souffrir les animaux sont autorisées : la pêche de loisir, la traction animale et des balades à poney (seulement dans le bois de Boulogne). PAZ a été auditionnée par la MIE et a adressé une contribution écrite demandant d’interdire la pêche de loisir (tout comme dans la Seine, il est interdit de consommer les poissons pêchés) et de prendre réellement en compte le fait que ces bois sont l’habitat des animaux. L’absence de prise en compte sérieuse de la Mairie de Paris de l’impact des activités humaines sur les animaux a été mise en lumière avec la tenue du festival We Love Green, à laquelle PAZ s’est opposée

 

Tout d’abord, PAZ remercie le groupe GIP (Renaissance / Horizons) d’avoir demandé à ce que les conventions autorisant la pêche de loisir ne soient pas renouvelées. Malheureusement, les Adjoints Christophe Najdovski et Emmanuel Grégoire n’ont pas répondu sur ce point.

 

De manière générale, PAZ déplore dans les interventions l’usage du terme “biodiversité” en lieu et place des termes “animaux” ou “condition animale”. Nous rappelons que ce sont deux concepts totalement différents. Le premier a pour priorité d’obtenir ou préserver une diversité des espèces, certaines aimées et d’autres moins, sans se soucier des torts causés aux animaux individuellement. Le second renvoie à ce que vivent les animaux individuellement, quelle que soit leur espèce. Par exemple, faire en sorte que l’espèce des moineaux ne s’éteigne pas est un objectif qui relève de la biodiversité, tandis que faire en sorte que les moineaux vivant à Paris aient une vie agréable relève de la condition animale.

 

Concernant le festival We Love Green, le groupe “Changer Paris” (LR) a remis en cause sa tenue dans le bois de Vincennes. L’Adjoint Christophe Najdovski a répondu que “la protection de la biodiversité s’apprécie sur des mesures qui ont un impact quotidien tout au long des 365 jours de l’année”, et que le festival We Love Green n’aurait pas d’impact négatif majeur sur la “biodiversité”. Dans ce discours il y a l’idée que ce qui compte est uniquement que le festival n’entraîne pas une baisse des populations (des espèces appréciées). Ce que vivent les animaux liminaires pendant ces trois longs jours de festival, comme le stress dû aux lumières et au bruit (très fort, contrairement à ce que laisse penser l’Adjoint), n’est pas du tout pris en compte, ou pour dire les choses plus simplement : si les animaux ne meurent pas et se reproduisent comme d’habitude, la question de savoir s’ils stressent et souffrent n’est pas importante.

Certes, comme l’exécutif parisien l’a très vivement exprimé, le groupe “Changer Paris” n’est pas neutre de tout soutien au festival. Il n’empêche que le discours de l’Adjoint Christophe Najdovski, qui est chargé de la délégation “condition animale”, est inadmissible. Nous insistons sur le fait que c’est bien la Mairie de Paris qui choisit l’emplacement de l’événement. Le premier Adjoint a tout même indiqué que le déplacement de l’événement serait à l’étude. Concernant les accusations de démagogie politique envers “Changer Paris”, nous verrons lors des futurs Conseils si la prise de position en faveur des animaux de ce groupe d’opposition se confirme en votant par exemple des mesures comme l’interdiction de la pêche à Paris (pour l’instant cela n’a pas été le cas).

À propos du discours des autres groupes : 

  • Le groupe communiste a défendu une vision où seuls les humains comptent, en oubliant totalement les animaux.

  • Les Écologistes n’ont pas du tout évoqué le débat sur l’impact des grands événements sur les animaux liminaires.

  • Le groupe Demain Paris n’a pas pris la parole. Ce groupe est nouveau au Conseil de Paris et est composé d’anciens membres du groupe Changer Paris (qui ont fait sécession suite à la nomination de Rachida Dati en tant que Ministre de la Culture).

Concernant le rapport de la MIE en lui-même, nous nous réjouissons des mesures : “Identifier de nouvelles zones à haut potentiel de biodiversité à sanctuariser” et “Développer des aménagements écologiques spécifiques le long des grands axes routiers et cyclistes pour permettre à la faune de traverser en toute sécurité (tels que des batrachoducs, écuroducs, tunnels, etc.)”. Malheureusement aucun calendrier n’est spécifié, donc cela engage tout de même assez peu la Mairie de Paris. Une autre mesure nous apparaît positive, bien qu’elle manque toujours d’ambition : “Définir un protocole pour la réalisation des études d’impact environnemental et comportemental des grands évènements. Publier ces études afin de mieux éclairer le débat et la prise de décision des acteurs publics.” Enfin, une mesure porte sur les chevaux exploités pour la traction animale, mais ne remet pas en cause cette pratique et ne demande même pas à ce que la Mairie paye les pensions des animaux mis à la retraite.

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