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Engagements de Jean-Luc Mélenchon pour la Présidentielle : l’analyse de PAZ

Mise à jour du 7/04/2022 : Jean-Luc Mélenchon s’est engagé sur la majorité des propositions de notre charte (voir le détail par ici).

 

Hier, l’Union Populaire de Jean-Luc Mélenchon dévoilait son programme sur la condition animale (livret thématique condition animale). 

Cet article fait l’analyse des engagements de Jean-Luc Mélenchon sur les 4 thématiques que porte PAZ pour la présidentielle (créer un ministère de la condition animale, amorcer la sortie de la captivité animale, réformer la pêche de loisir, impulser une nouvelle ère avec les animaux liminaires).

 

Certains engagements reprennent un certain nombre de propositions de PAZ. Cependant, nous regrettons que Jean-Luc Mélenchon n’ait toujours pas signé notre charte.


Thématique 1 de PAZ : Créer un ministère de la condition animale

Cette proposition est aussi portée par d’autres associations (Engagements Animaux 2022 et L214). Jean-Luc Mélenchon s’engage partiellement sur cette mesure : il ne veut pas créer de ministère, mais un Haut-commissariat dédié à la condition animale.

“Créer un Haut-commissariat dédié à la condition animale, aux compétences transversales pour tenir compte de la problématique de la condition animale dans sa globalité”.


Thématique 2 de PAZ : Amorcer la sortie de la captivité animale

 

Jean-Luc Mélenchon dédie un chapitre entier à cette question et s’engage sur 6 points qui reprennent certaines de nos propositions :

  1. “Abolir sur tout le territoire français les combats de coqs et la corrida”

Jean-Luc Mélenchon s’engage pleinement sur la proposition de PAZ.

  1. “Interdire toute exploitation à des fins de représentation, détention et reproduction d’animaux sauvages à but lucratif (spectacles de tout type, cirques itinérants ou non, delphinariums, etc.) et accompagner la transition économique de ces structures.” 

Jean-Luc Mélenchon s’engage partiellement sur la proposition de PAZ.

Cet engagement va dans la bonne direction, en allant plus loin que la loi adoptée en novembre 2021 : elle inclut les cirques non-itinérants.

La mention “à but lucratif” est problématique. Sous couvert d’être une organisation sans but lucratif, il pourrait y avoir des exhibitions ou spectacles d’animaux sauvages. 

Jean-Luc Mélenchon ne s’engage pas sur la question des animaux domestiques exploités dans les spectacles. Les animaux domestiques ne sont d’ailleurs pas du tout évoqués, ce que nous regrettons.

  1. “Instaurer une TVA à 20 % pour les structures à but lucratif reposant sur la captivité animale. Cette TVA ayant été abaissée à 5,5 % par le président Macron en 2018, cette nouvelle entrée financière permettra la création d’un fonds pour accompagner la transition de la filière.”

Jean-Luc Mélenchon s’engage pleinement sur la proposition de PAZ.

  1. “Mettre fin à la vocation de divertissement des parcs zoologiques détenus par l’État et des collectivités. Accompagner la transformation progressive, y compris des parcs privés à but lucratif, en refuges ou en programmes de conservation et de réintroduction d’espèces. Conditionner le versement de toute subvention publique à un engagement en ce sens”

Jean-Luc Mélenchon s’engage partiellement sur la proposition de PAZ.

La notion “à vocation de divertissement” n’est pas définie. S’agit-il de spectacles, comme nous l’évoquons dans nos propositions ? Les zoos sont par définition des lieux de divertissement.

PAZ demande la fin de toutes les subventions. Jean-Luc Mélenchon conditionne les subventions mais sans en détailler les conditions : sa mesure est à la fois floue et partielle. 

  1. “Interdire toute reproduction des animaux en captivité qui ne sont pas sur la liste rouge de l’UICN.”

Jean-Luc Mélenchon s’engage pleinement sur la proposition de PAZ.

  1. “Soutenir financièrement les structures sans but lucratif (refuges ou sanctuaires) qui accueillent des animaux issus de la captivité.”

Jean-Luc Mélenchon s’engage partiellement sur la proposition de PAZ. : il aurait fallu préciser que ces structures ne devaient pas faire de reproduction.

 


Thématique 3 de PAZ : Réformer la pêche de loisir


Les poissons sont les grands oubliés de la cause animale. Les programmes des candidat-es à l’élection présidentielle, dont celui de Jean-Luc Mélenchon, illustrent encore une fois cette réalité. 

 

À ce jour (le 5/04/2022), Jean-Luc Mélenchon est le seul* candidat à s’être engagé publiquement sur des mesures pour limiter la souffrance des poissons victimes de la pêche de loisir. Mais nous ne pouvons qu’être déçus de la place accordée à ce sujet : 2 engagements, et il n’y a pas de section à part entière (seulement deux petits paragraphes). À titre de comparaison, sur la question de la chasse, Jean-Luc Mélenchon s’engage sur 15 points. 

 

Sur la pêche de loisir, Jean-Luc Mélenchon s’engage à :

1. “[Interdire] les pratiques causant trop de souffrances comme la pêche au vif (utilisation d’animaux vertébrés vivants comme appâts).”

Jean-Luc Mélenchon s’engage partiellement sur la proposition de PAZ.

PAZ salue évidemment cet engagement. La pêche au vif est une pratique particulièrement cruelle, déjà interdite dans plusieurs pays européens. Il est plus que temps que la France l’interdise. 

PAZ demande également l’interdiction d’autres pratiques cruelles : l’utilisation de gaffes, des hameçons triples et des hameçons à ardillons. Nous aurions aimé que celles-ci soient aussi mentionnées.

  1. “[Encadrer] le rempoissonnement à des fins de pêche” (PAZ utilise le terme “empoissonnement dans le but de pêcher”)

Jean-Luc Mélenchon s’engage partiellement sur la proposition de PAZ.

PAZ demandait l’interdiction totale de cette pratique. Nous nous questionnons sur le sens de cet encadrement, qui n’est pas explicité. Tout le groupe LFI à l’Assemblée nationale, dont Jean-Luc Mélenchon, avait pourtant déposé un amendement visant à interdire totalement cette pratique.

 

 

Jean-Luc Mélenchon ne s’engage pas sur la proposition de PAZ, qui demande l’instauration d’un permis de pêche. Pourtant, il s’engage à juste titre à réformer le permis de chasse, en instaurant notamment une obligation de mise à jour des connaissances. Il faut rappeler qu’aujourd’hui, en France, il suffit de payer pour avoir le droit de pêcher (carte de pêche). Pourquoi la pêche de loisir a-t-elle ce passe-droit ?! Tout comme la chasse, la pêche de loisir n’est pas une activité banale. Instaurer un permis de pêche avec une formation théorique sur la souffrance des poissons, sur les différentes espèces et sur la réglementation, serait le minimum pour tenter de limiter la souffrance des poissons victimes de la pêche de loisir.


PAZ est étonnée de l’absence d’engagement sur l’interdiction de pêche dans les lieux où la consommation de poissons pêchés est interdite.
Danielle Simonnet, Conseillère de Paris LFI, et Bastien Lachaud, député LFI, se sont pourtant fortement engagé-es sur ce point.

 

(* sans compter la candidate du Parti Animaliste Hélène Thouy qui n’a pas obtenu les 500 parrainages.)


Thématique 4 de PAZ : Impulser une nouvelle ère avec les animaux liminaires

Nous saluons le fait que la notion d’“animaux liminaires” soit correctement nommée et définie (“ceux qui ne sont ni sauvages ni domestiques mais vivent dans nos villes ou à proximité”). 

“Favoriser la cohabitation avec les animaux liminaires” est clairement identifiée au sein d’une sous-section, dans le chapitre “Cohabiter avec les animaux dans nos villes et nos villages”.

Jean-Luc Mélenchon s’engage pleinement sur les 2 propositions de PAZ, il va même plus loin avec le 3ème engagement.

Concernant la 2ème proposition, la liste des espèces animales mentionnées n’est pas totalement pertinente : elle cite à juste titre les pigeons, mais elle oublie les autres espèces principalement concernées par les méthodes létales (rats, lapins, ragondins, sangliers), et elle cite deux espèces protégées (hérissons et moineaux) qui ne sont pas concernées par les méthodes létales.

  1. “Organiser, en partenariat avec les villes, des états généraux sur la question des animaux liminaires”

  2. “Soutenir la recherche publique qui développe des méthodes de cohabitation non létales avec les animaux liminaires (moineaux, pigeons, renards, fouines, écureuils, hérissons…)”

  3. “Interdire les solutions létales dès lors qu’une méthode non agressive et non létale de régulation des populations est possible

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