Rats
Lors de ce Conseil de Paris, la droite parisienne a encore sévi sur le sujet des rats. Geoffroy Boulard, Maire du 17ème arrondissement et membre du groupe Changer Paris, bien connu pour agiter la prétendue inaction de la Mairie de Paris pour limiter les populations de rats (alors que des pièges sont disposés dans tout Paris), a déposé un vœu remettant en question le projet de recherche “Armaguedon”. Cette étude, menée par le Muséum d’Histoire Naturelle, l’Institut Pasteur, Vetagro Sup et Sorbonne Université en collaboration avec la Ville de Paris, se donne plusieurs objectifs dont l’un d’entre eux est de “lutter contre les préjugés pour aider les Parisiens à mieux cohabiter avec les rats”.
Considérant les rumeurs farfelues colportées sur les rats (nombre de rats à Paris, risque sanitaire extrêmement élevé voire majeur…), cet objectif n’a rien de loufoque. Les rats sont présents à Paris, comme dans toutes les grandes villes de France, la question de la cohabitation se pose donc nécessairement. Chez PAZ, quand nous parlons de “cohabitation pacifique” avec les rats, cela ne signifie pas vivre avec eux dans nos maisons et nos appartements, mais faire en sorte que ces animaux ne souffrent pas ET que nous ne soyons pas dérangés. Encore une fois, c’est un objectif très raisonnable !
Pour justifier son vœu, Geoffroy Boulard, rappelle le communiqué alarmiste de l’Académie de médecine sur les rats : il est temps de jeter ce communiqué à la poubelle. PAZ y a répondu il y a plusieurs mois : le texte est un condensé d’approximations non sourcées ou avec des sources qui n’ont pas de rapport avec le propos. On ne mène pas des politiques publiques en attisant des peurs irrationnelles loin de toute rigueur scientifique comme le fait l’Académie de médecine, mais en s’intéressant et en soutenant des recherches sérieuses comme le projet “Armaguedon” ou des études internationales telles que celles évoquées dans le documentaire d’ARTE diffusé en février 2023.
En réponse au vœu de Changer Paris, l’Adjointe à la santé Anne Souyris a rappelé que les rats ne représentaient pas un problème de santé publique. En effet, comme l’a rappelé la Conseillère de Paris Douchka Markovic, tous les animaux transmettent des maladies (chats, chiens…). Pourtant, à Paris, la question des chats et des chiens n’est pas rattachée à la délégation de la santé mais à celle de la condition animale. Pourquoi une telle différence ? Parlons concrètement de maladies transmises par les animaux aux humain-es : pour reprendre l’exemple des chats, un enjeu de santé publique humaine est la toxoplasmose. La toxoplasmose est une infection parasitaire fréquente en France : environ 50 % de la population adulte est infectée. 200 000 à 300 000 nouvelles infections surviennent chaque année. Chez les sujets en bonne santé, la toxoplasmose est le plus souvent bénigne. Mais si une femme se contamine pour la première fois lors de sa grossesse, alors il y a un risque pour le fœtus. Les femmes enceintes ont des consignes de prévention. En France il y a 2700 cas de primo-infection d’une mère pendant sa grossesse par an et il y a eu 244 de transmission au fœtus en 2010 (Anses). On notera que, bien que le nombre de cas de contamination d’une mère pendant sa grossesse reste faible, il est supérieur aux nombres de contamination via les rats des maladies agitées par l’Académie de Médecine (Peste : 0, Typhus murin : proche de 0, Bartonellose : proche de 0, Leptospirose : 600). Pour autant, personne n’appelle à exterminer les chats ou angoisse à l’idée d’en croiser un dans la rue.
Notre propos n’est pas de dire qu’il ne doit pas y avoir de veille sanitaire sur les rats, ni qu’il ne faille pas mettre en place des méthodes pour limiter leurs populations. Bien au contraire, la vigilance sanitaire est nécessaire notamment concernant la leptospirose (dont Paris n’est pas la zone géographique la plus concernée) et il faut réfléchir à de nouvelles solutions pour limiter le nombre de rats (celles actuelles sont cruelles et inefficaces !). Nous nous réjouissons donc que la Mairie de Paris ait annoncé lors de Conseil, la création d’un comité sur la question de la gestion des rats. Notons que Changer Paris devrait également se réjouir puisque, suite à nos sollicitations, le groupe avait lui-même déposé un vœu en ce sens en décembre 2021.
(Re)Découvrez notre campagne sur les rats.
Réponse de la Mairie de Paris sur les conventions d’autorisation de la pêche de loisir sur le canal de l’Ourcq
Suite à nos sollicitations, lors du précédent Conseil de Paris, le groupe des Écologistes avait adressé une question écrite à la Mairie de Paris concernant la pêche de loisir sur le canal de l’Ourcq. Alors que les conventions autorisant cette activité sur l’Ourcq ont pris fin le 31 décembre 2021, elles n’ont toujours pas été renouvelées. Nous souhaitions donc savoir la raison de ce non-renouvellement et si la Mairie de Paris maintenait sa volonté d’interdire la pêche au vif et les hameçons à ardillon.
La Mairie de Paris a répondu que la cause de ce délai était une “concertation de plus d’un an autour des enjeux de la condition animale et de la protection de l’environnement” et que les futures conventions prévoient bien un article interdisant la pêche au vif et les hameçons à ardillon. Mais, cette fois encore, ces conventions ont été les grandes absentes de ce Conseil de Paris (elles doivent nécessairement être présentées et votées par le Conseil de Paris). Combien de temps encore les pêcheurs de loisir vont-ils faire de la résistance pour interdire les pires pratiques de pêche ?
Stérilisation des chats errants
Le Conseil de Paris a adopté une convention bipartite avec la Préfecture de Police de Paris pour la gestion des campagnes de stérilisation et d’identification des chats errants évoluant sur le territoire parisien. À Paris, la gestion de chats errants étant une compétence de la Préfecture, cette convention était nécessaire pour rendre possible les campagnes de stérilisation de chats errants engagées par des associations et soutenues (très) modestement par la Ville de Paris. Nous souhaitons que la Ville de Paris et la Préfecture payent intégralement ces campagnes de stérilisation.
Voeu relatif à la protection des oiseaux
La Conseillère Maud Lelièvre a déposé un vœu au nom de son groupe MoDem, Démocrates et Écologistes, visant à protéger les oiseaux à Paris. Elle demande de mettre en place des solutions pour limiter les impacts des vagues de chaleurs et des rodenticides sur les populations d’oiseaux. Ce vœu, amendé par l’exécutif, a été adopté. Des réservoirs d’eau devraient être installés en période de canicule.